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Serge Jaeggy
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Serge Jaeggy
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23 janvier 2011

La révolution du Jasmin

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Comment ne pas éprouver de la joie et de la fierté devant le mouvement démocratique et populaire tunisien qui a fait tomber Ben Ali. Certes, rien n'est encore joué, dans un contexte où il reste à déjouer les provocations des forces de police et les bandes armées financées par le dictateur en fuite, ainsi que les manoeuvres politiciennes de ceux qui l'ont soutenu.

Les défis sont immenses dans un pays qui a été privé de démocratie pendant plus d'un tiers de siècle. Les vrais acteurs de cette révolution - les syndicalistes, la société civile, les jeunes, les forces démocratiques qui avaient été réduites à la clandestinité - actuellement écartés des discussions concernant l'avenir de leur pays sont en droit d'exiger leur contribution à la construction d'une architecture constitutionnelle à la mesure des attentes du peuple qui  garantisse toutes les libertés, instaure un Etat de droit afin d'empêcher tout retour en arrière.

Il s'agit aussi d'en finir avec cette relation UE-Tunisie basée sur une application à la lettre des plans d'ajustement du FMI qui a permis à des groupes français et européens de faire main basse sur l'immobilier, le tourisme et des secteurs industriels comme l'habillement, la sous-traitance automobile ou même l'agroalimentaire, une relation qui tient plus du pillage que du soutien au développement.

Il est intéressant de noter que l'onde de choc provoquée par la chute de Ben Ali et les défis posés, suscitent chez les dirigeants des pays voisins du Maghreb la crainte de subir le même sort. Et que dire de l'agitation des chancelleries occidentales, même si c'est avec la discrétion qu'impose la caution qu'elles donnèrent à l'ancien régime. Récemment encore, Nicolas Sarkozy paradait en Tunisie en compagnie de Ben Ali.

Sans doute cela explique t-il, mais sans la justifier, la scandaleuse attitude de la ministre Alliot-Marie qui alors même que des dizaines de Tunisiens étaient déjà tombés sous les balles de la police de Ben Ali, proposait au tyran le renfort de l'expertise policière  française pour réprimer les foules. Le gouvernement français aura du mal à faire admettre qu'il est maintenant aux côtés du peuple tunisien.

Serge Jaeggy

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