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Serge Jaeggy
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23 janvier 2012

Le trafic ferroviaire en Alsace.

La Une des DNA du 16 janvier 2012, intitulée « TRAFIC FERROVIAIRE En Alsace, chaque jour 730 trains de voyageurs » et l’article associé sous la rubrique TOUS AZIMUTS fait réagir le syndicat CGT des cheminots.

Loin de contester les informations contenues sur la très forte progression de l’offre ferroviaire de voyageur dans notre région, la CGT des cheminots de la région Alsace tient cependant à apporter quelques précisions que nous vous invitons à partager avec vos lecteurs.
En premier lieu, en plein débat sur l’ouverture à la concurrence du trafic ferroviaire de voyageurs, il nous semble important de souligner que l’intégralité de ce développement a été, et est toujours, réalisée par le service public SNCF.

C’est avec des cheminots à statut, en cohérence avec les besoins du service public, 24h/24 et 365 jours par an, que cette performance est possible.

Nous affirmons que seul le service public est capable de répondre aux besoins croissants de déplacements, et qu’il serait dangereux de le casser, comme cela a été le cas pour le transport de marchandise.

En effet, si votre article explique que « compte tenu du trafic routier toujours plus important, surtout aux abords des métropoles que sont Mulhouse et Strasbourg, l’offre TER encourage le report de voyageurs de la voiture sur le train », il ne faut pas omettre de rajouter qu’une grande partie de l’engorgement routier est due à une explosion du nombre de poids lourds.

Celle-ci étant consécutive à un report modal du fret ferroviaire vers la route, associé à la taxe poids lourds allemande (LKW) encourageant ceux-ci à préférer le côté français du couloir rhénan. L’offre TER répond donc plutôt à une obligation faite aux usagers de se reporter sur des modes de transports alternatifs, elle est donc une réponse à un besoin de service public.

Quant au report modal du transport de marchandises, celui-ci fait incontestablement suite à la mise en concurrence du fret ferroviaire SNCF et à l’abandon pur et simple de trafics jugés non rentables.

Dans nos précédents communiqués nous condamnions notamment l’abandon du trafic de wagons isolés, qui se traduit depuis 2010 par 30 000 camions de plus par an sur les routes de notre région.

Ces orientations sont en complète contradiction avec les conclusions du Grenelle de l’environnement qui semble aujourd’hui avoir été oubliées par ses principaux instigateurs au début de leur mandat.

Les préconisations issues des assises du ferroviaire, menées par l’actuelle ministre des transports, hypothéquant 11 000 Km de lignes du réseau national, vont également à l’encontre du Grenelle et font peser des incertitudes sur le maintien de l’offre ferroviaire en l’état.

Si le nombre de train/jour est passé en 10 ans de 456 à 730, le nombre de cheminots associé est passé lui de 6670 à 5640, soit 1030 emplois disparus dans la même période.

Il ne reste plus que 347 cheminots de la SNCF travaillant au Fret, cette activité se résumant à peau de chagrin.

Le chef de l’état a convoqué les organisations syndicales à un sommet pour l’emploi, nous tenons à dire que sur la durée de son mandat, ce sont 828 emplois de cheminots qui ont disparu de notre région.

Cela n’est pas sans conséquence, car si l’offre de transport est ambitieuse, le manque de moyens (humains ou matériels) ne permet pas toujours de l’honorer.

Les usagers en font malheureusement le constat au quotidien, avec nombre de trains en retard ou supprimés. Même si la Région Alsace peut s’enorgueillir d’un taux de régularité parmi les meilleurs de France, il n’en demeure pas moins que près de 2000 trains TER ont été supprimés en 2011, et que depuis la mise en place du Service Annuel 2012, rares sont les jours où l’intégralité des 730 trains circulent normalement.

Est-il besoin de préciser que les principales causes de ces suppressions de trains sont la défaillance de matériel ou le manque de personnel, et non l’exercice du droit de grève ?

La fédération CGT des cheminots organise, depuis plusieurs semaines, des états généraux du service public ferroviaire, afin d’ouvrir un véritable débat concernant l’avenir de la SNCF.
C’est dans ce cadre que le secteur fédéral CGT des cheminots de Strasbourg organisera un débat public rassemblant cheminots, usagers, chargeurs, ONG et responsables politiques régionaux, le 22 mars 2012 au centre culturel de Strasbourg Neudorf. Vous serez évidemment invités à y participer.

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