La démission de Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social de Paris, pour protester contre les coupes drastiques décidées par le gouvernement, est révélateur.

Ceux qui nous gouvernent exploitent la crise pour mettre en oeuvre une véritable chasse aux pauvres. Que nous dit la promotion d'un Laurent Wauquiez au rang de ministre de l'Enseignement supérieur après son effrayante déclaration sur les méfaits de l'assistance sociale que provoque, selon lui, le RSA, en particulier dans sa version socle? Non seulement les pauvres grèvent le budget de l'Etat, mais en plus ce sont des tricheurs. Or, à, y regarder de près , c'est oublier que tout le monde n'est pas touché de la même façon et qu'il n'y a rien de commun entre ceux qui vivent de la crise et ceux qui la subissent.

C'est ce que veulent exprimer tous les personnels confrontés à l'urgence sociale, dont ceux de Surso et d'Acces, chez nous à Mulhouse, en se mobilisant dans une journée nationale d'action et en exigeant que "L'Etat doit revenir sur les restrictions budgétaires annoncées."

Ils ont parfaitement raison de refuser l'option de Benoist Apparu qui a choisi de diminuer l'hébergement en attendant que le logement se développe. D'autant plus, quand on sait que les logements sociaux actuellement construits ne sont pas accessibles aux plus démunis et qu'un accompagnement par des personnes ayant des compétences psychologiques et sociales est aussi indispensable pour faire passer des sans-abri d'un hébergement d'urgence collectif, à un logement individuel. Alors,si l'on ne traite plus l'urgence, que devient le droit au logement, considéré comme un principe constitutionnel, depuis la loi DALO?

Faut-il le rappeler, les droits de l'homme ne sont pas une des possibilités de la politique, mais une obligation. Il ne suffit donc pas de dire que les fondamentaux de l'économie sont bons en oubliant que ce sont les droits qui sont fondamentaux.

Le social ne devrait pas être un simple sous-produit de l'économie. Il y va de l'universalité et de l'indivisibilité des droits. C'est dans la dialectique entre les droits civiques et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels que réside leur effectivité.

Auguste BECHLER

Il est inacceptable....

Partager cet article