Bourse et crise du système capitaliste.

Les mêmes qui hier nous serinaient à longueur de journées que la crise était derrière nous, cherchent aujourd'hui à nous faire paniquer devant la chute des bourses, pour nous faire oublier que c'est le système capitaliste qui est la cause de la crise de l'endettement public.

Il convient de rappeler quelques vérités. Depuis la crise de 2008, la droite au pouvoir en France, suivant l'exemple américain, a pris la mauvaise habitude de rechercher de nouvelles ressources financières auprès des marchés financiers.

Dans le même temps, en se soumettant davantage à ces marchés avec la hantise du triple A, elle a aggravé sa politique d'austérité caractérisée par des coupes dans les effectifs de la fonction publique (RGPP), la baisse des salaires, des prestations sociales, recul de l'âge de la retraite, coupes dans les budgets de l'éducation, de la santé...Comme l'austérité nourrit la récession, cela casse la croissance et fait exploser le chômage.

Ainsi, nous ne sommes pas face à une crise de la dette publique dont l'origine serait le trop-plein de dépenses publiques.

La crise est celle de la spéculation financière où les prêteurs s'enrichissent sur la fragilisation des finances des Etats, après avoir été sauvés de la faillite en 2008 par l'injection massive de fonds publics. C'est la preuve que les catégories populaires ont déjà beaucoup donné.

Donc, faire de la dette la question majeure pour une relance de l'économie française c'est déjà tomber dans le piège tendu par la droite et les adeptes du pacte euro plus, lancé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

Le président français, quant à lui, avec sa "règle d'or", vise surtout à inscrire dans la Constitution la soumission de notre pays aux règles des spéculateurs et des banquiers et interdire à tout futur gouvernement de changer de politique. Autrement dit, le "Veau d'or" resterait toujours debout".

Comme on le voit, l'enjeu fondamental des élections présidentielle et législatives de 2012 ne se limite pas à une simple question d'alternance.

C'est bien de rupture avec l'austérité et la dépendance des marchés financiers imposés dans toute l'Europe qu'il est question. C'est sur cette question cruciale que la gauche devra se différencier.

Cela implique :

de réviser les missions et le pouvoir sans contrôle de la Banque centrale européenne (BCE), pour que celle-ci, sous la responsabilité des parlements européen et nationaux, adossée à des pôles publics de crédit passant par la nationalisation des banques, rachète directement aux Etats leurs titres de dette souveraine et leur consente des prêts à taux bonifiés pour financer des investissements favorables à l'emploi et à la formation.
de sortir de l'hégémonie du dollar dans son rôle de monnaie commune mondiale. Donc, transformer radicalement les institutions financières internationales, notamment le FMI à travers une réforme des droits de tirages spéciaux. Ces titres crées et attribués par le FMI à une banque centrale permettraient dans un mécanisme de coopération d'émettre de la monnaie et de se refinancer. Ce serait un pas vers une monnaie commune mondiale. Un moyen de développer au travers du crédit les capacités humaines, de faire reculer la spéculation et de pérenniser un nouveau régime de croissance et de développement.

Dette publique, le débat piégé.

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