Lycée Kirschleger de Munster: arrêtons l'hémorragie.

Ci dessous la motion votée par tous enseignants, élèves , personnels du lycée et parents d'lélèves lors du conseil d'administration du 26 janvier 2012.

C'est une 1° étape, d'autres actions sont à prévoir si on veut inverser la tendance.

C'est aussi le résultat de la suppression de 66 000 postes d'enseignant depuis l'élection de Sarkozy. En mai prochain faisons d'autres choix de société et en juin ne votons plus pour des députés qui approuvent ces choix.

Les représentants élus (enseignants, parents d’élèves, élèves) au Conseil d’administration du lycée Kirschleger de Munster s’indignent des projets rectoraux concernant la rentrée 2012.

Vous nous annoncez la fermeture de la classe de première STG à la rentrée 2012 et de la classe de terminale STG à la rentrée 2013.

Cette décision est un véritable déni de l’utilité de cette série technologique tertiaire et du travail réalisé par les équipes pédagogiques des classes de première et terminale STG. Vous avez vous-même pu le constater,  en accordant le label « projet innovant » à certaines actions menées par ces équipes.

Nous voudrions également attirer votre attention sur les conséquences sociales et territoriales de ces mesures.

La série STG a contribué depuis sa création à la démocratisation du système éducatif, elle a permis à des élèves en proie à des difficultés dans les matières générales de s’épanouir et de construire un projet personnel leur permettant d’accéder à l’enseignement supérieur.

Comme le montrent les données du ministère de l’Education nationale, la série STG est davantage composée d’élèves provenant de milieux sociaux modestes que les filières générales.

Vous demandez aux élèves actuels de seconde désirant faire une première STG de choisir entre partir faire leurs études à Colmar ou intégrer une filière générale au lycée Kirschleger.

Dans le premier cas, ces élèves devront se déplacer quotidiennement, avec pour la plupart deux bonnes heures de trajet aller-retour chaque jour, ce qui alourdira leur emploi du temps et sera néfaste à leur réussite.

Dans le second cas, certains élèves choisiront pour des raisons pratiques d’intégrer une filière générale qui ne leur correspond pas et qui les mènera à l’échec.

Dans les deux cas, c’est le choix du creusement de l’inégalité des chances qui est fait (alors que les enquêtes PISA montrent que la France est déjà un des pays de l’OCDE les plus inégalitaires dans ce domaine).

Après la fermeture du Bac STG Comptabilité et des BTS en 2007, vous poursuivez votre démarche d’appauvrissement de l’offre de formation de notre lycée.

Vous contribuez ainsi au renforcement des inégalités territoriales entre des lycées de centre-ville performants où se concentreront les meilleurs élèves et un maximum d’options et de spécialités et des lycées de seconde zone qui devront se contenter d’un nombre minimal de séries et d’options.

Cette motion nous donne l’occasion de vous rappeler l’article 13 du Préambule de la Constitution de 1946 : « La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat. »

Enfin, nous tenions à vous témoigner nos craintes concernant la politique globale d’éducation menée depuis plusieurs années.

Les mesures prises s’effectuent bien souvent au détriment des élèves et ne sont motivées que par une simple approche comptable du service public et laïc d’éducation.

Cette vision court-termiste risque fort d’être contre-productive à l’avenir.

Vous faites le choix d’un service minimum d’éducation pour les élèves, choix de société contestable et économiquement dangereux à long terme.

Oui, parce que l’éducation est un investissement, et comme tout investissement, ses résultats se font sentir à long terme.