Le Nucléaire, la situation au Japon et le spectre d'Hiroshima.
J'exprime toute ma solidarité au peuple japonais dans les terribles épreuves qu’il est train de traverser. Le tremblement de terre qui a secoué le Japon a atteint une force inégalée.
Ily a eu 70 000 morts à Hiroshima et 40 000 à Nagasaki, sans compter tous les irradiés décédés des suites des bombardements atomiques. Pour les japonais, la menace d'une catastrophe nucléaire réveille immédiatement la blessure jamais refermée des 6 et 9 août 1945, quand les Américains décidèrent d'utiliser pareille arme contre des civils.
Les conséquences humaines et environnementales de ce nouveau cataclysme naturel sont dramatiques.
Face à un tel drame humain, l’heure est d’abord à la solidarité.
Une des toutes premières urgences est de porter secours aux populations, sauver les vies humaines, les protéger et les soigner. Je me félicite que la solidarité internationale s’organise et que la France y contribue avec ses équipes spécialisées.
Il est encore impossible de mesurer l’ampleur des destructions environnementales produites par le tremblement de terre puis le tsunami. On ne peut mesurer l’étendue de pollutions de toutes sortes sur les écosystèmes côtiers et à l’intérieur des terres.
Enfin les graves accidents nucléaires qui se déroulent actuellement dans les centrales renforcent mon inquiétude et fait craindre un accident nucléaire s’ajoutant au cataclysme naturel. Les autorités japonaises comme internationales (AIEA) estiment la situation très grave et craignent une catastrophe possible de très grande ampleur.
Il faut prendre très au sérieux cette situation et rester attentif aux différentes informations de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) sur la situation des centrales nucléaires japonaises dont la technologie BWR utilisée est différente de la technologie française.
Les autorités japonaises doivent en tout état de cause faire preuve de toute la transparence utile et nécessaire quant à l’évolution de la situation dans ses centrales.
Je mesure l’inquiétude qui s’exprime au sein de la population française relative au nucléaire. Il convient de mettre en place un important dispositif d’information au public.
L’audition publique et immédiate par les commissions ad hoc du Parlement de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) sur la situation est impérative.
Le débat sur le choix du Nucléaire français se trouve aujourd'hui relancé par la catastrophe.
La fragilité des installations ou plus exactement les conséquences d'un cataclysme dévastateur sur la sécurité des populations vont être mises en exergue.
L'occasion pourrait être mise à profit pour ouvrir un véritable débat citoyen sur les choix énergétiques nationaux, sur l'impérative maitrise publique et démocratique quand le gouvernement veut tout privatiser, sur l'investissement en recherche nécessaire pour dépasser les énergies carbones si polluantes et la production nucléaire.
La France et son industrie nucléaire devront tenir compte des conclusions produites notamment par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui précisera les causes de ses accidents. Ils devront en retirer les enseignements susceptibles d’éclairer les conditions d’exploitation de la filière nucléaire dans notre pays.